La natalité en Europe

Publié le par Martin Balédent

« Pas de croissance sans berceaux »

 

Face au vieillissement inéluctable de la population européenne, les avis divergent. Faut-il s’inquiéter du déclin de la population européenne ?

 

 Un constat s’impose en Europe : le continent vieillit. Mises à part quelques exceptions, notamment la France, tous les pays, de la « vieille » comme de la « nouvelle » Europe connaissent un sérieux déficit démographique depuis plusieurs années. Qui pourrait les conduire à une chute de leur population d’ici trente ans, si rien ne change. L’immigration, qui a longtemps compensé la faible natalité ne peut aujourd’hui à elle seule résorber le décalage. Face aux taux de natalité record affichés dans de nombreux pays du monde, les Européens prennent conscience de leur manque de dynamisme démographique et s’en inquiètent.

A un tel point que la Commission européenne, rarement encline à ce type de déclaration, s’est confrontée au problème. « Pas de croissance sans berceaux » déclare-t-elle en substance dans un Livre vert, publié en mars 2005. Le manque de dynamisme démographique serait ainsi un frein à la prospérité. Selon ce rapport, il faudrait relancer la politique de natalité en Europe, sous peine de perdre en compétitivité mais surtout de renforcer les déséquilibres, déjà majeurs, entre génération. C’est le système de retraite par répartition et plus globalement tout de modèle social européen qui est remis en cause. L’objectif est donc de concilier vie privée et vie professionnelle pour permettre aux familles européennes de s’épanouir et d’améliorer leurs conditions de vie.

Mais cet appel au natalisme, un peu désuet, est loin de faire l’unanimité. Pour nombre d’experts et de politiques, la situation démographique n’est pas si catastrophique. Il faut simplement adapter les sociétés européennes aux nouvelles conditions sociales et repenser les cycles de vie en fonction des nouvelles données démographiques. « Les ‘vieux’ d’aujourd’hui ne sont plus les vieillards d’hier », résume Michel Loriaux, professeur de démographie à l’UCL. On peut aujourd’hui travailler plus longtemps, dans des conditions moins pénibles.

Tous s’accordent au moins sur un point sujet : l’immigration. A long terme, elle ne pourra pas compenser, comme elle le fait aujourd’hui en Italie ou en Allemagne, des déficits démographiques chroniques. D’abord parce que les sociétés européennes elles-mêmes ont souvent du mal à « assimiler » de tels flux. Ensuite parce que l’Europe ne peut pas indéfiniment tirer toutes ses ressources humaines des pays en développement.

Publié dans europeasaporte

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